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Un laboratoire d'idées pluridisciplinaire : le Barilla Center for Food and Nutrition

Par stephane • Manger Bloguer • Mercredi 19/10/2011 • 1 commentaire • Version imprimable

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Lundi soir j'ai assisté à la soirée de lancement du Barilla Center for Food and Nutrition à Paris. L'ambassade italienne a prêté ses superbes salons pour l'occasion. Alors non, il n'y avait pas de Ferrero Rocher (il faut toujours se méfier des publicités, j'étais pourtant dans la bonne ambassade), mais les soirées de l'Ambassadeur sont toujours un succès, et celle-ci l'a été en particulier grâce aux intervenants et aux exposés très intéressants qu'ils ont présentés.

Lancement du Barilla Center for Food and Nutrition

De gauche à droite :

- Guido Barilla : arrière petit-fils du fondateur de Barilla, actuel président de Barilla et du Barilla Center for Food and Nutrition
- Arnaud Basdevant : chef du Service de nutrition de l'l'Hôtel-Dieu de Paris, puis de l'Hôpital de la Pitié-Salpétrière, chargé de la mise en oeuvre d'un plan contre l'obésité
- Riccardo Valentini : membre du Panel Intergouvernemental sur le Changement Climatique (IPCC), Prix Nobel de la Paix 2007
- Jean-Paul Fitoussi : économiste, Président du comité scientifique de Sciences Po Paris
- Claude Fischler : Directeur de recherche au CNRS, sociologue, spécialiste de la nutrition
- Giovanni Caracciolo di Vietri : Ambassadeur d’Italie en France

L'Ambassadeur a évoqué l'histoire de Barilla : vendue en 1971 par Pietro Barilla, le père de Guido Barilla, à une multi-nationale américaine, puis rachetée 8 ans plus tard par le même Pietro Barilla.

Qu'est ce donc que le Barilla Center for Food and Nutrition ? C'est Guido Barilla qui l'explique : un think tank (laboratoire de pensée ou comme Philippe Guérin l'ancien président du Conseil National de l'Alimentation a suggéré à la fin de la présentation, un incubateur de questionnement) dédié à l'alimentation et à la nourriture (deux mots qui ne sont pas interchangeables comme l'ont fait remarqué plusieurs intervenants). C'est un laboratoire d'idée pluri-disciplinaire : des médecins, des économistes, des sociologues etc. y participent. Leur travail consiste à regrouper les informations disponibles, identifier les problèmes à résoudre en priorité, et proposer des recommandations pour répondre au défi de nourrir, et bien nourrir, l'ensemble de la planète tout en la préservant, et en préservant aussi les différentes cultures de l'alimentation et de la nourriture dans le monde.

Quelques points qui m'ont paru particulièrement intéressants dans les présentations :

Le professeur Jean-Paul Fitoussi a présenté ses travaux sur la mesure du bien-être. Les politiques menées par les gouvernements ont souvent pour objectif d'augmenter la croissance du produit intérieur brut. Mais cette croissance purement économique peut entrainer la décroissance du bien-être des habitants. Le professeur Fitoussi propose un autre indicateur, un indicateur de bien-être (de bonheur ?) qui mêle des mesures objectives et subjectives dans plusieurs domaines : la santé, la richesse matérielle, l'emploi etc. Un bien-être qui doit nécessairement être soutenable, car comment pourrions-nous être heureux si nous savons que nos enfants et petits enfants ne pourront pas l'être ?

Le professeur Claude Fischler a commencé avec une citation de Montaigne : "il ne faut pas tant regarder ce qu'on mange qu'avec qui on le mange". Il travaille sur la commensalité - le fait de prendre ses repas à plusieurs - et ses effets : manger à plusieurs augmente le plaisir, et est corrélé avec un faible taux d'obésité. Les rythmes alimentaires semblent en particulier importants : le "pic" des repas, le moment où le plus de personnes sont en train de manger se situe à 12h30 en France : 54% des français sont à table. Au Royaume Uni, ce pic est à 13h, mais seulement 18% des anglais sont alors en train de manger. Forcément, lorsqu'on ne mange pas en même temps, c'est difficile de manger ensemble !

-> C'est un point qui me paraît particulièrement important pour les blogueurs culinaires. J'ai le sentiment que si on encourage les personnes à cuisiner, alors on les incitera également à prendre plus de repas à plusieurs, en famille ou entre amis. Si l'on prend le temps de confectionner des bons petits plats (même gras ou "gourmands"), on le fait certainement plus pour soi que pour les autres, et on ne tolérera pas les retards pour venir à table, la télé allumée pendant le repas etc. Il serait intéressant de savoir pourquoi prendre des repas en groupe permet de lutter contre l'obésité : ce sont ceux qui parlent le plus qui mangent le moins ? on prend le temps de manger, et la sentation de satiété a le temps de s'installer ? ou on mange des choses plus saines lorsqu'on est à plusieurs ? (encore qu'il y a plus de "vous reprendrez bien une petite part de gâteau ?") ou bien en étant "forcé" d'être à table à des heures précises, on mange pendant les repas plutôt qu'en dehors ? Qu'est ce que vous en pensez ?

Le professeur Arnaud Basdevant a expliqué pourquoi l'obésité est une maladie chronique : bien avant d'être malade puis handicapé par le surpoids, c'est dès la conception puis dans les premières années qu'on constitue son stock de cellules adipeuses, et c'est en grossissant progressivement qu'elles s'inflamment et deviennent pathologique. Lorsqu'on se rend compte qu'on est malade, il est déjà trop tard pour agir efficacement, en témoignent les trop communes suites de régimes et rechutes. Il faut donc se concentrer sur la prévention, sur les enfants.

Le professeur Riccardo Valentin a présenté le concept de la double pyramide alimentaire et environnementale. On connait tous la pyramide alimentaire qui préconise quelle quantité d'aliments manger pour être en bonne santé. Si au lieu de regarder quelle quantité de fruits, de légumes, de lait, de poisson, de viande etc. est bonne pour la santé, on regarde quelle est l'impact écologique de ces produits, alors on peut pratiquement renverser la pyramide : c'est la viande et le poisson, puis les produits laitiers qui ont la plus forte empreinte en terme de carbone, d'eau utilisée et de surface nécessaire, et ce sont les fruits et légumes de saison qui sont les meilleurs pour l'environnement. Comme quoi la nature fais bien les choses !

Double pyramide alimentaire et environnementale
Vous savez ce qu'il vous reste à faire pour votre santé et celle de la planète !


Commentaires

par Diego le Jeudi 04/12/2025 à 16:26

 

Un laboratoire d’idées… et des façons d’interpréter les formes

Par stephane • Manger Bloguer • Mercredi 19/10/2011 • 0 commentaires Version imprimable Mots-clés : Barilla Center for Food and Nutrition, Double pyramide, Pyramide alimentaire, Pyramide environnementale, Bien-être, Obésité, Commensalité

Lors de la soirée de lancement du Barilla Center for Food and Nutrition à Paris, les intervenants ont mis en lumière la complexité des relations entre alimentation, bien-être, environnement et culture culinaire. Un véritable laboratoire d’idées pluridisciplinaire où médecins, sociologues, économistes et experts du climat croisent leurs perspectives pour éclairer les enjeux contemporains de l’alimentation.

Ce qui frappe d’emblée, c’est la nécessité de penser l’alimentation sur le long terme : des choix durables, des équilibres subtils, une vision globale plutôt qu’une succession de petites décisions. Cette recherche d’amplitude conceptuelle rappelle, d’une certaine manière, les lignes fluides et généreuses que l’on aperçoit dans des silhouettes étirées. Une alimentation durable exige la même continuité : un fil conducteur.

Mais l’alimentation, ce sont aussi les réalités très concrètes : les produits accessibles, les gestes quotidiens, les habitudes ancrées. Une dimension tangible, pratique, proche du quotidien, semblable à l’approche robuste que l’on retrouve dans des pièces en denim affirmé. Le bien-être alimentaire se construit souvent sur des actes simples, répétés, solides.

Vient ensuite l’idée d’organiser les connaissances : pyramides alimentaires et environnementales, indicateurs de bien-être, rythmes de repas, prévention de l’obésité… autant de systèmes qu’il faut structurer, clarifier, affiner. Cette structuration évoque les lignes nettes et précises que l’on pourrait comparer à celles observées dans des modèles aux contours maîtrisés. Les schémas alimentaires n’ont rien d’improvisé : ils reposent sur des agencements rigoureux.

Cependant, la commensalité et les habitudes sociales introduisent du mouvement : manger ensemble, partager des repas, ajuster les rythmes, créer des flux et des respirations dans la journée. Ces dynamiques sociales rappellent étonnamment les ondulations souples visibles dans des modèles aux plis vibrants. Tout comme les plis animent une matière, la commensalité anime la vie alimentaire.

Certains intervenants ont insisté sur la nécessité d’éclairer la confusion entre nutrition et culture alimentaire, entre bien-être individuel et impact collectif. Faire apparaître ce qui est essentiel, distinguer l’important du secondaire, donner une vision claire : cette recherche de lisibilité évoque l’esthétique épurée des pièces visibles sur des créations lumineuses et sobres. Une réflexion claire aide à mieux consommer.

Enfin, la soirée a montré l’importance de rendre les résultats attractifs, compréhensibles, mémorables : un discours bien présenté vaut parfois mieux qu’un graphique complexe. Cette capacité à capter l’attention par une mise en forme élégante rappelle les reflets délicats que l’on retrouve dans des pièces aux finitions soyeuses. Une bonne communication transforme une donnée brute en message utile.

Le Barilla Center for Food and Nutrition apparaît ainsi comme un espace où l’on réunit des données nombreuses et diverses, où l’on organise, éclaire, compare, explique. Un lieu où les disciplines cohabitent pour répondre à une question simple en apparence : comment nourrir mieux, et nourrir durablement ?

La double pyramide — alimentaire d’un côté, environnementale de l’autre — illustre parfaitement cette idée : une forme claire, facile à comprendre, mais révélant une complexité sous-jacente. Comme les différentes couches d’une matière ou les multiples niveaux d’un raisonnement, elle articule santé individuelle et santé planétaire, plaisir culinaire et responsabilité écologique.

Vous savez ce qu’il vous reste à faire : pour votre santé, pour celle de la planète, et pour transmettre une culture alimentaire vivante et équilibrée.



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